LE PARDON EN PSYCHOTHÉRAPIE

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Vidéo: Le pardon par Christophe André 2024, Peut
LE PARDON EN PSYCHOTHÉRAPIE
LE PARDON EN PSYCHOTHÉRAPIE
Anonim

L'article s'inspire de plusieurs cas de clients névrosés parce qu'ils ne peuvent pardonner à leurs parents.

Je peux comprendre ceux de mes clients qui ne sont pas prêts à pardonner les insultes, les humiliations, les abus physiques, le harcèlement psychologique, l'exploitation sexuelle et autres horreurs qu'ils ont dû subir dans leur enfance. Souvent, juste parce que celui qui a blessé, blessé, ne se repent pas du tout, ils ne veulent pas le soulager de leurs accusations. Ils se défendent d'admettre, par exemple, l'enfance difficile d'une personne qui les a paralysés en les justifiant et en les déresponsabilisant.

Le pardon ne conduit pas au-delà de la colère, mais plutôt à travers elle. Lorsqu'une personne est capable de ressentir l'injustice qui lui est arrivée, elle peut reconnaître le traumatisme en tant que tel, elle peut haïr son bourreau, et alors, peut-être, la voie du pardon s'ouvrira.

Après la colère et le deuil de son passé, une personne ouvre la voie au fait qu'elle, en tant qu'adulte, est capable de voir la vie de ses parents et les limites qui s'y trouvaient, deviendra donc capable de sympathie et de compréhension authentiques..

Ce processus dépend d'une décision consciente de laisser le passé au passé, de s'en éloigner. Les victimes de violence parentale ne peuvent plus prendre la décision de ne pas laisser la douleur de l'enfance gouverner leur vie lorsqu'elles se sentent assez fortes pour influencer leur vie, lorsque la place principale dans leur vie n'est pas le(s) parent(s), mais elles-mêmes.

Cela devient possible quand les gens ont atteint un tel niveau de leur développement intérieur, quand ils ont une opportunité fondamentale de choisir. Lorsqu'une personne décide si elle restera dans le désespoir, la tristesse et la colère autodestructrice pour le reste de sa vie, ou si elle assumera la responsabilité de sa vie, alors il y a une opportunité de « lâcher prise ».

Dans ma pratique, le pardon aux clients arrivait lorsqu'ils abandonnaient toutes leurs attentes vis-à-vis du parent, abandonnaient leurs espoirs illusoires qu'un jour il viendrait, se repentir, être enfin juste, demander la réconciliation. Tant que les clients insistent sur le fait que le parent (ou un autre parent) leur doit quelque chose, ils sont toujours associés à lui. Il n'y a aucun moyen de sortir de ces états oppressifs.

Certains de mes clients, qui ont eu le courage de se couper de toute revendication, sont devenus au bout d'un certain temps des personnes libres et prospères. Certains qui n'ont pas eu le courage de se séparer d'illusions ou d'avantages (par exemple, un appartement, du travail) ont malheureusement emprunté le chemin "tordu" de cette vie.

J'ai toujours cru qu'il était important de faire comprendre aux clients qu'il s'agissait de leur décision personnelle, comment et quand ils veulent « se réconcilier » et « pardonner ». Je ne pense pas qu'il soit correct de considérer le "pardon" comme un objectif thérapeutique.

Les personnes qui ne franchissent pas cette étape se sentiront coupables et mal parce qu'elles vivent leur incapacité à pardonner comme un échec.

Les tâches thérapeutiques qui forcent avec force à « pardonner » renforcent le sentiment du client qu'il doit et doit quelque chose pour lequel il n'est pas prêt en interne.

L'état qui permet le « pardon » ne peut être imposé de l'extérieur, tout comme la foi, l'espérance et l'amour.

La question de l'âge est également importante. Bien sûr, tout est individuel, mais les « demandes » des jeunes de pardonner à leurs bourreaux ressemblent à du harcèlement sans âme. Le pardon est un concept existentiel inhérent à l'âge adulte. Chaque chose en son temps.

J'ai lu une fois un article étonnamment beau d'un collègue qui suggérait un exercice pour pardonner à ses proches en fabriquant des bateaux en papier et en les laissant aller sur l'eau. Beau, touchant, mais les bateaux en papier ne suffisent pas à pardonner. Un si bel exercice peut être effectué lorsque les griefs ont déjà "flotté", comme un rituel d'adieu au passé, dans lequel il n'y a pas encore eu de pardon.

Le pardon n'est peut-être pas le but de la thérapie, mais l'un de ses résultats. Le pardon est une preuve de force, d'âge adulte, de la qualité d'une personne qui légifère à elle-même.

Le résultat du pardon est la libération de la négativité, libérant une place à la fois pour les émotions et les sentiments positifs, et pour les événements joyeux de la vie.

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