Compréhension Psychanalytique De L'amour

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Vidéo: PSYCHANALYSE POUR TOUS - L'AMOUR DE TRANSFERT - 23 mars 2021 RÉSUMÉ FREUD 2024, Peut
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Anonim

"L'amour est un labyrinthe de malentendus, dont il n'y a pas d'issue." Chacun des amants est essentiellement voué à comprendre éternellement le langage du partenaire, agissant par le toucher, ramassant les clés de la serrure, qui change constamment.

On dit que tout est dit sur l'amour, mais ce n'est pas tant dans les mots, mais plutôt dans les significations, qui, comme l'amour, ne naissent qu'au contact des autres…

Comme disait Jacques Lacan, aimer, c'est donner à autrui ce que l'on n'a pas*. Autrement dit, admettre qu'il vous manque quelque chose, et donner ce « quelque chose » à un autre, « le placer dans un autre ». Cela ne signifie pas lui donner ce que vous possédez – des choses ou des cadeaux; cela signifie donner quelque chose que vous ne possédez pas, quelque chose qui est en dehors de vous-même.

L'essence de l'amour et de la psychanalyse.

En analyse, c'est l'amour qui s'avère être son moteur. Je veux dire ce sentiment involontaire que le patient a pour son analyste - le soi-disant transfert. Ceci, bien sûr, n'est pas le véritable amour, mais il a les mêmes mécanismes, et ils se révèlent dans les séances de psychanalyse: nous ressentons de l'amour pour quelqu'un qui, nous semble-t-il, comprend qui nous sommes vraiment.

Aimer vraiment, c'est croire qu'en aimant quelqu'un, nous connaîtrons la vérité sur nous-mêmes. Nous aimons celui ou celui qui a la réponse (ou l'une des réponses) à notre question: « Qui suis-je ?

Certains hommes et femmes savent évoquer l'amour pour eux-mêmes: ils savent sur quels "boutons" il faut appuyer pour être aimés. Mais en même temps, eux-mêmes ne tombent pas forcément amoureux, mais jouent plutôt au chat et à la souris avec leur proie. Pour aimer, vous devez admettre que votre vie n'est pas complète, que vous avez besoin d'une autre personne, qu'elle vous manque. Ceux qui croient qu'ils sont autosuffisants et peuvent être complètement seuls ne savent tout simplement pas comment aimer - ils ne connaissent ni les risques ni le plaisir. Parfois, ils le remarquent eux-mêmes et en souffrent.

Comme disait Jacques Lacan, aimer, c'est donner à autrui ce que l'on n'a pas*. Autrement dit, admettre qu'il vous manque quelque chose, et donner ce « quelque chose » à un autre, « le placer dans un autre ». Cela ne signifie pas lui donner ce que vous possédez – des choses ou des cadeaux; cela signifie donner quelque chose que vous ne possédez pas, quelque chose qui est en dehors de vous-même. Et pour cela, vous devez admettre votre incomplétude, la « castration », comme disait Freud. Et cela, en substance, est caractéristique d'une femme. Et en ce sens, vous ne pouvez vraiment aimer que de la position d'une femme. L'amour féminise. C'est pourquoi un homme amoureux est toujours un peu drôle. Mais s'il est gêné par cela, a peur de paraître ridicule, cela signifie qu'en fait il n'a pas trop confiance en sa force masculine.

Même un homme amoureux peut connaître des accès d'orgueil blessé, montrer des accès soudains d'agressivité envers l'objet de son amour, puisque cet amour le rend « défectueux », dépendant. C'est pourquoi il peut être attiré par des femmes qu'il n'aime pas: ainsi il se retrouve dans une position de force, dont il s'écarte en partie dans les relations amoureuses. Freud a écrit à ce sujet, parlant de la division de la vie amoureuse d'un homme en amour et désir sexuel **.

Les femmes ont tendance à avoir une division dans la perception d'un partenaire masculin. D'un côté, c'est un amant qui fait plaisir, ils sont attirés par lui. Mais c'est aussi un homme aimant, féminisé par ce sentiment, essentiellement castré. De plus en plus de femmes préfèrent la position masculine: un homme, à la maison, pour l'amour, les autres pour le plaisir physique.

Les idées sur le rôle social des hommes et des femmes changent constamment, et cela contraste fortement avec l'inviolabilité des temps anciens. Pour les hommes, l'expression des émotions, de l'amour et de la féminisation devient la norme. Pour les femmes, au contraire, dans une certaine mesure, un « glissement » vers le masculin est caractéristique. « L'amour devient une substance fluide », explique le sociologue Zygmunt Bauman*. Chacun de nous doit trouver son propre style de vie, trouver sa propre façon d'aimer et de profiter.

"L'amour est toujours réciproque", a déclaré Lacan. Et cette phrase est souvent répétée sans en comprendre le sens. Cela ne veut pas du tout dire qu'il suffit d'aimer quelqu'un pour tomber amoureux de nous en retour. Cela signifie: « Puisque je t'aime, tu y participes aussi, car il y a quelque chose en toi qui me fait t'aimer. C'est un sentiment réciproque, car il y a un mouvement dans les deux sens: l'amour que je ressens pour toi surgit en réponse à la raison d'amour qui est en toi. Mon sentiment pour vous n'est pas seulement mon affaire, mais aussi la vôtre. Mon amour dit quelque chose sur toi, que tu ne sais peut-être pas toi-même.

Les raisons pour lesquelles nous choisissons tel ou tel objet sont ce que Freud a appelé la condition de l'amour, la cause du désir. C'est un certain trait (ou leur combinaison), qui pour une personne donnée détermine son choix amoureux. Parfois, les choses subtiles sont importantes. Par exemple, un tel motif d'amour chez l'un des patients de Freud était un rayon de soleil tombant sur le nez d'une femme qu'il a vue !

Comment notre inconscient fonctionne en réalité dépasse toute fiction. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point tout dans notre vie (et surtout en amour) est construit sur des bagatelles, sur des « bagatelles divines ». En effet, surtout chez les hommes, on trouve souvent de telles « raisons d'aimer » nécessaires pour déclencher le mécanisme amoureux. Pour les femmes, les détails jouent aussi un rôle dans leur choix, qui leur rappellent un père, une mère, un frère, une sœur, quelqu'un de l'enfance. Et pourtant la forme féminine de l'amour est plus proche de l'érotomanie que du fétichisme: il est important qu'une femme soit aimée. Un autre intérêt (ou perçu) pour elle est souvent une condition préalable pour susciter son amour, ou du moins consentir à l'intimité.

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