Reconnaître Les Signes De La Haine De Soi

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Anonim

Les obstacles sur notre chemin sont souvent causés par un profond dégoût de soi. Le psychologue social Charles Roizman souligne cinq signes clairs de dégoût de soi et des moyens d'aider à se débarrasser de ce sentiment inconscient et à devenir entier

La haine de soi est un sentiment que l'on réalise rarement, dit Charles Roizman. - Premièrement, il est tellement désagréable et destructeur que nous le remplaçons. Deuxièmement, lorsque nous rencontrons des difficultés, nous pensons souvent que d'autres personnes ou des circonstances défavorables les ont causées. Il nous est difficile d'admettre qu'elles sont causées par nos problèmes internes et par ce qui crée ces problèmes: d'une manière indigne de nous-mêmes. »

Pourquoi parle-t-on de haine et non de manque de confiance en soi ou de faible estime de soi ? « Parce que c'est un sentiment très précis qui provoque une vision déformée de nous-mêmes en tant que monstre: nous nous percevons entièrement comme mauvais, inadéquats et sans valeur. »

La créature dégoûtante que nous voulons à tout prix cacher aux autres et à nous-mêmes est en fait une créature blessée: dans l'enfance, des membres de la famille ou de notre entourage nous ont torturés, tourmentés de ridicule, d'accusations incessantes, d'aliénation, de rejet et d'abus, et tout cela nous fait encore honte de nous-mêmes.

La violence passée nous fait penser que nous agissons mal tout le temps, nous obligeant à nous abandonner au profit des autres, ou à obéir à ceux qui nous insufflent la peur. Mais dans la plupart des cas, nous n'avons même pas une conscience claire de ce que nous avons vécu. Et au lieu de nous apitoyer sur notre sort, nous continuons à nous maltraiter et à nous considérer comme pathétiques.

Essentiellement, le dégoût de soi est un amour qui a été déçu et transformé en son contraire. À cause d'un traumatisme, nous ne pouvons pas devenir ce que nous espérons être. Et nous ne nous pardonnons pas pour cela.

Nos idées erronées sur nous-mêmes ne peuvent qu'affecter nos vies. Mais si nous les trouvons, nous avons une chance de nous en libérer.

Charles Roizman propose trois voies de guérison:

« D'abord, voir comment nous traitons les autres - exigeants, critiques - afin de mieux comprendre comment ils nous ont traités.

Deuxièmement, identifiez nos images de soi négatives et essayez de comprendre d'où elles viennent.

Troisièmement, et surtout, apprendre à distinguer entre fantasme et réalité: les reproches que je m'adresse sont-ils justifiés ? Suis-je vraiment coupable ou est-ce que je me sens coupable parce que l'on m'a régulièrement inculqué la culpabilité ?

Il faut à un moment donné entrer en lutte avec soi-même et cesser de se juger à l'avance. En reconnaissant les signes de dégoût de soi dans différents domaines de la vie, nous pourrons accepter plus sereinement nos défauts, ainsi que nos mérites. »

DANS NOS RELATIONS

Reproduction de violence, difficulté à créer un espace intime. N'ayant pas conscience de ce qu'ils nous faisaient, nous risquons, sans nous en rendre compte, à notre tour d'être inattentifs, blâmer, réprimer et humilier partenaires, enfants, collègues… « Cette violence que nous reproduisons limite notre capacité à aimer d'autres aiment ça, tels qu'ils sont, et se montrent tels que nous sommes vraiment. C'est-à-dire, en fin de compte, créer de l'intimité. »

On se cache derrière des images de soi (trop) positives (mignonnes, idéales, dévouées) ou trop provocantes ("Je suis qui je suis, que ça te plaise ou non", "Je tiens trop à ma liberté pour m'impliquer avec quelqu'un") … Ces positions permettent de tenir les autres à distance, mais elles trahissent aussi un profond manque de confiance en soi.

DANS NOS RÉALISATIONS

Rêves abandonnés, talents enfouis dans le sol.« Du fait que nous ne nous aimons pas assez, il nous est difficile d'atteindre nos objectifs: nous ne prenons pas nos rêves au sérieux, nous n'osons pas réaliser nos désirs, nous ne nous donnons tout simplement pas une telle opportunité, », dit Charles Roizman.

Nous remettons toujours à plus tard la vie que nous voudrions mener: nous ne nous sentons pas dignes du bonheur, ni capables de l'être.

Et puis on se console ou on s'auto-sabote. Et pourtant, nous ne réalisons jamais notre potentiel sous-estimé. L'ennui et le sentiment de ne pas vivre notre vie sont des signes certains d'un dégoût de soi que nous ne reconnaissons pas. Pour faire face à nos frustrations, nous nous convainquons que personne dans la vie ne fait jamais ce qu'il veut.

DANS NOTRE TRAVAIL

Ambitions non satisfaites, syndrome de l'imposteur. De même, le dégoût de soi inhibe le développement professionnel. Si nous sommes convaincus de notre insignifiance, si nous ne nous donnons pas le droit de nous tromper, alors toute rencontre avec des difficultés à maîtriser de nouvelles tâches, toute critique peut devenir insupportable. Au lieu d'écouter notre désir de nous développer, nous prétendons que nous n'avons aucune ambition, que nous donnons ce droit aux autres. « Nous tournons le mépris que nous avons pour nous-mêmes vers ceux qui réussissent et que nous envions, même si nous ne pouvons pas nous l'avouer », dit Charles Roizman.

Si, malgré tout cela, nous arrivons à un poste à responsabilité, nous serons confrontés au syndrome de l'imposteur: « Nous ne nous sentons pas capables d'exercer les fonctions qui nous sont confiées, et nous sommes terrifiés à l'idée que nous sommes sur le point d'être exposés », a-t-il déclaré. explique. La haine de soi nous empêche de reconnaître nos mérites: si nous réussissons, c'est uniquement parce que les autres se sont trompés sur nous.

DANS NOTRE CORPS

Manque de reconnaissance de la beauté, négligence de la santé. La façon dont nous prenons soin de nous-mêmes est évidemment liée à la façon dont nous nous valorisons. Si nous étions autrefois négligés, maintenant nous nous négligeons nous-mêmes: vêtements informes, cheveux en bataille… état naturel.

Ce qui n'est pas si évident, « le dégoût de soi se manifeste aussi dans le mépris de notre santé: on ne va pas chez le dentiste, le gynécologue. Nous pensons que nous méritons cette destruction, cette souffrance, et n'osons pas montrer à quelqu'un les parties de notre corps dont nous avons été faits pour avoir honte.

DANS NOTRE ATTACHEMENT

Le besoin de béquilles, la difficulté de choisir. «Quand nous étions enfants et que nous n'étions pas en mesure d'obtenir la confirmation de notre existence par l'approbation, la permission, la reconnaissance des parents, cela a porté un coup à notre capacité à être indépendant», explique Charles Roizman. Ayant mûri, nous ne savons pas prendre de décisions, faire des choix par nous-mêmes. Nous devons toujours compter sur quelqu'un, et si cette personne n'est pas disponible, alors sur quelque chose. Cette dépendance crée un terrain fertile pour les besoins compulsifs et les attachements douloureux. Cela nous rend également vulnérables au harcèlement sexuel et à la manipulation malveillante. D'une manière ou d'une autre, elle témoigne de notre conviction que, à nous seuls, nous ne méritons pas le droit d'exister.

Charles Rojzman - fondateur de la psychothérapie sociale; co-auteur du livre "Comment apprendre à s'aimer dans les moments difficiles"

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