D'une Part Amère à Un Avant-goût De La Vie

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Vidéo: Aristocratie : un mode de vie à part - Ça commence aujourd'hui 2024, Avril
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D'une Part Amère à Un Avant-goût De La Vie
Anonim

Sur les traces d'un récent groupe d'Interviser, j'ai réfléchi à la phénoménologie de la souffrance. Assez souvent, le thérapeute « avale » toute la construction verbale du client: « je souffre », et commence à essayer de toutes ses forces de sauver le client de la souffrance. Pour être honnête, cela m'est arrivé… Le processus peut donc circuler longtemps, sans résultats tangibles, et le thérapeute s'énerve et s'épuise, tandis que le client va régulièrement en thérapie, dépeignant avec enthousiasme sa souffrance de séance en séance.

Presque un exemple classique: une jeune femme, mariée, a un enfant d'âge scolaire, « souffre » d'addiction amoureuse à un autre homme depuis 4 ans. L'homme lui prête parfois attention, puis la rejette.

En même temps, elle le définit comme son amant, a très peur de perdre la relation avec lui et l'inonde de jour en jour d'une rafale de SMS. En même temps, le client vit dans une petite ville et a terriblement peur que les autres, incl. En même temps, ils n'ont pas de sexe, selon le client, et celui qui n'a eu lieu que quelques fois n'a pas procuré de plaisir pendant longtemps. En même temps, il dit qu'il reçoit de l'attention de "l'amant", ce qui ne suffit pas de la part du conjoint. Il y a clairement beaucoup d'excitation refoulée sur le terrain. Dans les coulisses, il y a le fait que s'autoriser une histoire d'amour secrète est essentiellement une "lumière à la fenêtre", la seule façon de s'autoriser quelque chose dans cette vie pour soi, en plus de s'occuper d'un enfant, d'un mari pour qui il y a beaucoup de ressentiment et de dégoût refoulé, et le travail mal aimé une fois choisi par sa mère.

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Le processus entre la honte et l'excitation, la peur de se montrer, devant une autre femme adulte, attirante (thérapeute), comme une femme adulte capable d'éprouver des plaisirs féminins adultes (après tout, elles peuvent avoir honte et rejeter, ou elles peuvent devoir rivaliser). "Souffrir" est, dans ce cas, un moyen sûr d'attirer l'attention de la silhouette de la mère.

C'est la logique de la part féminine amère envoyée. S'il y a un tabou sur les plaisirs à l'intérieur, il faut se plaindre, alors qu'en fait on pourrait se vanter)) Et vivre avec le secret espoir de recevoir "l'ordre du martyr".

Suite à la discussion de groupe, j'ai pensé à l'importance de savoir ce que le client nous dit réellement, en parlant de temps en temps de sa souffrance. Quelle place prend l'idée de souffrance dans sa vision du monde, son système de valeurs ?

Après tout, bon nombre de nos orientations de valeurs vivent en nous de manière implicite, non manifestée. Nous pouvons avoir honte d'en parler à voix haute, parfois même nous l'avouer. Mais, néanmoins, ils déterminent en grande partie nos choix de vie, dont les résultats ne correspondent souvent pas à nos désirs conscients.

Par exemple, dans l'image quasi-chrétienne du monde, il y a une idée que la souffrance purifie et élève. Parfois, vous pouvez entendre qu'à ceux que Dieu aime, il donne des épreuves difficiles, et que vous devez porter votre croix, quoi qu'il arrive. Les attitudes de vie de la génération des « bâtisseurs du communisme » sont similaires, car elles portent l'idée de mettre la vie sur « l'autel » et la censure de tout « égoïsme ». Vous pouvez imaginer comment se développerait une relation de ce type entre un client et un thérapeute qui a également des attitudes hédonistes New Age inconscientes.

En revanche, une personne qui a une vision du monde plus proche de la tradition bouddhiste peut considérer toute souffrance comme la manifestation d'un état de conscience non illuminé. Si cette idée est rejointe par l'idée pseudo-spirituelle de la pensée positive, une personne peut se reprocher toute émotion négative, en essayant de la supprimer immédiatement, en utilisant "l'artillerie lourde" des pratiques spirituelles, comme dans l'exemple précédent, non se laisser vivre, vivre toute la gamme des sentiments humains.

Les variations peuvent être très différentes, loin d'être toujours des introjects de la famille parentale. Après tout, pour la plupart, nous grandissons en l'absence d'attitudes claires et non contradictoires sur la façon de vivre, les valeurs considérées comme absolues et la manière de nouer des relations. Dès lors, nous « sculptons » chacun son propre système de valeurs à partir de « matériaux improvisés » (livres, films, formations, Internet…), comme si nous étions en train de construire un bâtiment: partie d'une case de village, partie d'un Manoir victorien faisant partie d'un centre de bureaux high-tech. En même temps, notre attention et nos émotions nous illuminent l'un ou l'autre de ses fragments, il n'y a pas assez de réflexion pour s'éloigner à une certaine distance et voir cette structure dans son ensemble, et, horreur (!), comment vivre avec tout ça. Une bonne thérapie nous permet de voir notre "construction", avec toutes ses bizarreries et contradictions, de manière plus ou moins holistique (ressemble-t-elle plus à un bunker, ou pas à une cathédrale gothique…), et sur la base de cette nouvelle vision, décider de l'usage et réaliser ce réaménagement de la construction si nécessaire. Alors, regardez, un bunker terne isolé peut s'avérer être une cave à vin remplie de nombreux goûts et arômes, où la "souffrance" peut n'être qu'une des nombreuses notes de saveur dans le bouquet d'une boisson exquise.

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